GOUVERNANCE INCLUSIVE : L'ÉGALITÉ DES GENRES EN ASSOCIATION

Publié le 12 septembre 2025 dans Gouvernance


Le monde associatif un peu notre terrain de jeu. Un lieu où l'on construit, où l'on s'engage, où la solidarité et l'humain sont au centre de tout. On a souvent tendance à penser que, par essence, ce secteur est épargné par les grandes problématiques de la société, comme les inégalités de genre. 

Et pourtant, si on est vraiment honnête, on doit reconnaître que notre monde, même s'il est animé par les meilleures intentions, reproduit parfois des schémas qui ne sont pas si différents de ceux de l'économie dite "classique". L'égalité des genres est un sujet qui peut sembler lointain, voire abstrait, mais en réalité, il est au cœur de nos pratiques quotidiennes, de nos modes de fonctionnement et, surtout, de notre gouvernance. C'est un sujet qui mérite une attention particulière pour qu'on puisse avancer vers des organisations plus justes et plus efficaces.

POURQUOI UNE GOUVERNANCE GENREÉ EST-ELLE SI IMPORTANTE ?

La question de l'égalité des genres ne se limite pas à la parité dans les conseils d'administration, même si c'est un aspect important. Elle touche à la répartition des rôles, à la valorisation des compétences, et à la reconnaissance du travail de chacun. Dans nos associations, on peut facilement tomber dans le piège de la division sexuelle des tâches : les "petites mains" - souvent féminines - qui s'occupent de la logistique, du rangement ou de la cuisine, pendant que les rôles plus visibles et rémunérés sont davantage occupés par des hommes.

Cette dynamique, loin d'être anodine, crée des déséquilibres, démotive et, au final, affaiblit l'organisation. Une gouvernance inclusive, c'est celle qui sait reconnaître et valoriser toutes les contributions, indépendamment du genre. C'est une gouvernance qui s'appuie sur la diversité des points de vue pour prendre de meilleures décisions et être plus proche de ses bénéficiaires. C'est un moteur d'innovation sociale, et c'est bien ça notre mission, n'est-ce pas ?

DES PISTES CONCRÈTES POUR UN CHANGEMENT PALPABLE

Le constat est fait, mais comment passer à l'action ? La bonne nouvelle, c'est qu'on n'a pas besoin de tout changer d'un coup. De petites actions peuvent déjà avoir de grands effets.

L'une des idées fortes est la mise en place d'un ou d'une référent·e genre. C'est une personne, au sein de l'organisation, qui est chargée de porter la thématique, de sensibiliser les équipes et de s'assurer que la question du genre est intégrée dans les réflexions et les décisions. C'est une sorte de "gardien·ne de l'équité", un point de contact pour soulever des questions et proposer des pistes d’amélioration.

Par ailleurs, une autre approche efficace est d'utiliser le pouvoir de l'intelligence collective. L'idée est d'utiliser le groupe pour se questionner sur les rôles, les responsabilités et les processus de décision au sein de l'organisation. Qui prend la parole ? Qui est écouté ? Qui fait quoi, et comment ces rôles se sont-ils définis ? C’est un travail d’équipe qui permet de mettre le doigt sur des dynamiques inconscientes pour mieux les transformer.

Enfin, une autre piste d'action cruciale est de collecter des données genrées pour analyser le fonctionnement de l’organisation. Un diagnostic précis, c’est la première étape pour une intervention efficace.

UN PAS DE PLUS VERS L'ÉGALITÉ

La gouvernance inclusive, ce n'est pas une mode passagère. C'est une nécessité si nous voulons que nos associations soient de véritables modèles pour la société. S'engager pour l'égalité des genres, c'est s'engager pour une meilleure reconnaissance de chaque personne, pour des prises de décision plus justes et pour une organisation plus résiliente.

Toutes ces réflexions sont une opportunité de faire ce travail, de s'interroger, d'échanger et d'améliorer nos pratiques. C'est une invitation à ne pas rester les bras croisés face aux inégalités.

Alors, et si on se posait la question pour notre association ?