PRÉVENIR PLUTOT QUE GUÉRIR : LA MÉDIATION AU SERVICE DU BIEN-ÉTRE COLLECTIF DANS LES ASBL ET L'ÉCONOMIE SOCIALE

Publié le 07 octobre 2025 dans Ressources humaines


Les ASBL et les entreprises de l’économie sociale portent des projets porteurs de sens, guidés par des valeurs humaines, solidaires et collectives.
Mais quand la passion se confronte à la réalité du travail quotidien — divergences d’opinion, charge émotionnelle, gouvernance partagée complexe — les tensions peuvent émerger.

Prévenir les conflits, c’est préserver la mission, l’équipe et le bien-être collectif.
Et la médiation y joue un rôle essentiel.

1. LA PRÉVENTION : UNE CULTURE DU DIALOGUE À ENTRETENIR

Prévenir les conflits ne consiste pas à tout éviter, mais à favoriser le dialogue avant que les désaccords ne s’enveniment.
Les structures de l’économie sociale et les ASBL ont tout à gagner à instaurer une culture de la parole et de la transparence.

? Concrètement :

  • Organiser des espaces d’échange réguliers et inclusifs ;

  • Clarifier les rôles et responsabilités ;

  • Encourager un feedback bienveillant et constructif ;

  • Être attentif aux signaux faibles : silences, tensions latentes, frustrations non exprimées.

Prévenir, c’est investir dans la qualité relationnelle, pour que le collectif reste solidaire, même face aux désaccords.

2. LA COMMUNICATION ET LA GOUVERNANCE : DES PILIERS HUMAINS

Dans les structures où la démocratie interne et la participation sont centrales, la communication devient un véritable levier de cohésion.
Une parole claire, respectueuse et cohérente avec les valeurs de l’organisation renforce la confiance et la motivation des équipes.

À l’inverse, un manque de clarté ou une gouvernance opaque peuvent générer frustration et démobilisation.
Favoriser une communication transparente, c’est aussi un acte de gouvernance responsable.

3. L’ÉCOUTE ACTIVE : COMPRENDRE AVANT DE VOULOIR RÉSOUDRE

L’écoute active est le cœur battant de toute médiation réussie.
C’est une posture d’ouverture, de respect et de curiosité sincère.

Dans une ASBL ou une entreprise sociale, pratiquer l’écoute active, c’est :

  • Offrir un espace de parole sécurisé ;

  • Reformuler pour vérifier la compréhension ;

  • Reconnaître les émotions et les besoins de chacun ;

  • Encourager la co-construction de solutions.

C’est souvent en se sentant entendu·es que les personnes retrouvent leur capacité à coopérer.

4. LA NEUTRALITÉ : SAVOIR FAIRE APPEL À UN REGARD EXTERNE

Lorsque les tensions naissent ou deviennent trop importantes, la direction, la coordination ou le conseil d’administration doivent adopter une posture de neutralité : écouter sans juger, comprendre sans prendre parti, soutenir sans influencer.

Mais dans des équipes soudées, cette neutralité est parfois impossible à maintenir.
C’est pourquoi, quand le conflit dépasse les capacités internes, il est indispensable de faire appel à un opérateur externe, neutre, impartial et indépendant :
? un médiateur, un facilitateur ou un accompagnant en gouvernance.

Ces professionnel·les peuvent animer des intervisions, des espaces d’écoute collective ou des médiations ciblées, afin de restaurer le dialogue et la confiance.

LA MÉDIATION, UN INVESTISSEMENT ÉTHIQUE ET DURABLE

Faire appel à la médiation, ce n’est pas admettre un échec — c’est reconnaître la valeur du lien humain.
C’est accepter que les désaccords fassent partie de la vie collective, et choisir de les transformer plutôt que de les subir.

Pour les ASBL et les entreprises de l’économie sociale, la médiation est à la fois un outil de cohésion, un soutien à la gouvernance, et un levier de durabilité.

 

 “Dans les organisations qui ont du sens, la médiation n’est pas un dernier recours : c’est une manière de prendre soin de l’humain au cœur du projet.”