Volontariat : que retenir de l'enquête sur l'engagement citoyen dans les ASBL ?

Publié le 21 février 2023 dans Ressources humaines


Source : monasbl.be

Certaines associations vivent, pour la majeure partie, grâce à l’engagement citoyen. Il est donc indispensable, en tant qu’ASBL, de prendre en compte les raisons pour lesquelles les individus s’engagent dans une action bénévole, leur source de motivation au quotidien, la satisfaction individuelle ressentie, mais aussi ce qui pourrait les pousser à abandonner une activité de bénévolat. Afin de mieux cerner les avis au sein de la population belge, une étude, initiée par Indiville, Bpact et Give a Day, a été menée sur un échantillon de 2.200 personnes.  

Entre le 14 novembre 2022 et le 29 novembre 2022, une étude dédiée au volontariat, prenant la forme d’un questionnaire, a été menée. 2.200 personnes ont répondu à l’enquête, dont le but était de mettre en exergue le nombre de bénévoles engagés dans une association, ce qui les motive à continuer ces activités, le nombre d’heures qu’elles peuvent y consacrer chaque semaine, mais aussi pourquoi ceux qui ne sont pas ou plus bénévoles ont cessé leur activité ou ne désirent pas continuer. 

POUR BEAUCOUP, LE BÉNÉVOLAT A UNE GRANDE IMPORTANCE

L’enquête fait tout d’abord ressortir qu’une grande partie des Belges se sont engagés durant l’année 2022. Au total, ce sont 56% des individus interrogés qui ont répondu positivement. Si on prend la population totale, 78% des Belges se sont engagés d’une manière ou d’une autre. Plus de la moitié de l’échantillon de personnes (51%) a donné de l’argent à des œuvres caritatives ou pour des projets spécifiques menés par des associations. 47% déclarent faire partie d’une association. 12% ont consacré du temps à une bonne cause durant l’année 2022 et 11% sont des anciens bénévoles. En 2022 ils ont, pour la plupart, le sentiment d’avoir été plus actifs et investis que l’année précédente. Les bénévoles demeurent, pour la plupart, fidèles à leurs activités. En effet, 90% des participants à l’enquête pensent poursuivre leur bénévolat. 

Les bénévoles exercent au sein d'associations variées : associations culturelles (19%), mouvements de jeunesse (15%), et de quartier (13%), dans des écoles (12%), assistance aux personnes âgées (11%), soutien financier et matériel ou entretien de forêts (10%)... L’engagement associatif est particulièrement diversifié.  

La raison de leur motivation quotidienne ? Parmi les bénévoles interrogés, 85% expriment avoir un intérêt spécifique pour le domaine pour lequel ils agissent. Les bénévoles belges, pour la grande majorité, consacrent leur temps libre à des actions qui leur tiennent à cœur. L’étude rapporte également que 80% des bénévoles s’engagent pour se sentir bien et 72% déclarent s’investir au sein d’associations qui ont un grand besoin de main d'œuvre. D’autres encore répondent s’engager dans des actions par devoir civique (70%), pour acquérir des connaissances ou compétences (57%), pour établir de nouveaux contacts (52%). En somme, l’engagement associatif profite tant à l’association qu’aux bénévoles qui, pour la grande majorité, tirent des apports personnels de leurs actions. Par ailleurs, 86% des bénévoles répondent être satisfaits du type de tâches qu’ils accomplissent. 

QUELS SONT LES OBSTACLES AUXQUELS LES BÉNÉVOLES FONT FACE ?

Toutefois, l’étude fait aussi apparaître les difficultés qu’éprouvent certains bénévoles vis-à-vis de leur engagement dans des ASBL. Ces obstacles pourraient expliquer en grande partie pourquoi certains renoncent à leurs activités. La première difficulté qui apparaît est la conciliation du bénévolat avec la vie professionnelle et familiale (33% des participants). Un autre facteur de contrainte est le manque de temps à consacrer au bénévolat (26%) ainsi que les difficultés de déplacement (24%). Les répondants sont 6% à regretter la monotonie des tâches qui leur incombent.  

L’engagement durable des volontaires au sein d’une ASBL repose également sur divers aspects. Il ressort de l’étude menée que des actions qui sont sources de plaisir ainsi qu’une bonne organisation au sein de l’ASBL constituent les deux facteurs principaux pour maintenir un engagement durable (83% des répondants). Viennent ensuite l’accessibilité et la légitimité de l’ASBL (77%). Pour 70% des participants, le bénévolat doit être à la fois flexible et offrir des expériences intéressantes.  

Les ASBL ne doivent pas hésiter à proposer des tâches variées aux volontaires : pour 53% des participants à l’étude, soit plus de la moitié, il est important d’exercer des actions diversifiées. Au contraire, seulement 6% considèrent la variété des tâches comme une difficulté. Autre facteur, d’importance moindre, pour un engagement durable des bénévoles : le défraiement financier (ils sont 19% à pointer son importance). 

QUELS POINTS D'AMÉLIORATION DANS LES ASBL ? 

En outre, 80% des individus bénévoles ayant participé à l’étude expriment leur volonté de rester liés à à la même organisation pendant longtemps. A l’inverse, seulement 13% changeraient d’organisation pour varier de travail. Une volonté de stabilité exprimée par les participants, pour qui les missions exercées ont plus d’importance que la réputation même de l’organisation dont ils font partie. Ainsi, bien que fidèles à leur association, la plupart des bénévoles n’hésiteraient pas à changer d’organisation si les missions qu’ils ont à remplir n’ont plus de sens à leurs yeux. 

Les bénévoles ont également pointé des possibles points d'amélioration au sein des associations. Alors que 28% d’entre eux ont par ailleurs souligné le manque de moyens financiers, ils sont 24% à souhaiter une meilleure communication et gestion interne. De plus, les ASBL doivent rester conscientes de l’importance du temps alloué aux actions par les bénévoles. Il est donc nécessaire de prendre soin de ne pas demander trop de temps ni solliciter une implication plus importante des volontaires que ce qu’ils sont prêts à donner. 

Bons de boissons, entrées gratuites… Qu’en est-il des indemnités que le bénévole peut recevoir ? 56% des bénévoles déclarent percevoir des avantages en nature, alors que 44% ne perçoivent rien du tout. Toutefois, pour la plupart des participants (77%), l’indemnité n’est pas nécessaire et n’est pas une condition des missions qu’ils accomplissent. 

LES PRINCIPAUX FACTEURS D'ARRÊT DU BÉNÉVOLAT

Au sein de l’échantillon des 2.200 Belges interrogés, certains ont cessé leurs activités de volontariat au cours des trois dernières années, sans s’y remettre récemment. Pourquoi ces individus ont-ils mis fin à leurs engagements associatifs ? 36% des ex-bénévoles soulignent un manque de temps à consacrer à ces activités, parmi lesquels ils sont 12% à avoir commencé à travailler. 23% ont cessé le bénévolat pour des raisons de santé. 

A la question d’une éventuelle reprise des activités de bénévolat durant l’année 2023, ils sont 30% à être sans avis. 28% pensent qu’ils pourraient probablement débuter à nouveau un engagement associatif, alors que d’autres considèrent cette option comme improbable (22%), voire très improbable (15%). Ainsi, bien que certains ex-bénévoles ne nient pas la probabilité de reprendre une activité de bénévolat en 2023, il y a peu de chances que d’autres reprennent un quelconque engagement associatif. Il est essentiel, en tant qu’ASBL, de prendre en compte la difficulté d’engager des bénévoles de manière régulière ainsi que de veiller à proposer des activités qui peuvent varier. 

LES NON-BÉNÉVOLES, UN CERTAIN POTENTIEL

En ce qui concerne les non-bénévoles, la principale raison de ne pas s’impliquer est le manque de temps (47%), puis l’incapacité à prendre un engagement régulier (39%). Toutefois, ils sont très nombreux (80%) à préciser que, sous certaines conditions, ils seraient prêts à faire du bénévolat. 

Comment impliquer des individus qui ne se sont pas encore engagés ? Ils sont nombreux à répondre que l'organisation est particulièrement importante au sein de l’ASBL (78%). Il est aussi nécessaire de laisser les bénévoles choisir le moment de l’engagement (41%), permettre un engagement à court terme (32%) ainsi qu’un temps de travail limité (27%). Enfin, les tâches accomplies doivent demeurer vraiment utiles (28%) afin de donner l’envie de s’engager dans un bénévolat. 

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) constitue un autre facteur clé d’engagement. Dans le cadre de la RSE, l’employeur peut décider de donner des jours de congés à ses salariés afin que ces derniers puissent se consacrer à un engagement associatif. Un moyen de promouvoir le bénévolat qui a la côte : 27% des répondants déclarent en effet une grande probabilité de se consacrer à du bénévolat dans une ASBL dès lors qu’ils obtiennent des jours de congés à cette fin.